lundi 25 octobre 2021

Les Mystères de la Forêt enchantée









Me revoilà après de longs mois d'absence et de découragement.
Vous vous souvenez du capitaine qui éditait des livres et qui était intéressé par les mystères ? Et bien finalement mon texte ne cadrait pas. Je l'ai travaillé dans différents sens jusqu'à ce que je ne le reconnaisse plus.
C'est la modification de détail, où l'on me demandait de simplifier le vocabulaire, la syntaxe. Là était ma limite, il m'est toujours pénible de limiter l'enfant aux cases minuscules de notre époque : moins de savoir, moins de connaissances, tout est simplifié, réécrit, comme si les enfants d'aujourd'hui était plus sots que ceux d'hier. 
Quiconque côtoie des enfants constate à quel point la simplification à outrance rend l'enfant oisif, ennuyé, pénible et qu'il n'est jamais plus intéressé que lorsque son intelligence, ses compétences, sa force, son imagination et tant d'autres qualités aujourd'hui sous-employées, sont mises à l'épreuve.
 
J'ai une vision de l'enfance crue, on pourrait dire brute. Notre siècle voit l'enfance comme un monde idéal que l'on doit préserver à tout prix. 
Je n'adhère pas à cette vision qui désolidarise l'enfant de la violence de ses propres pulsions, du désespoir de ses chagrins immenses, de l'euphorie formidable de ses joies titanesques. L'enfance est démesurée. Elle est violente, belle, cruelle et drôle, comme la vie avec une intensité, un rythme, des variations qui lui sont propres.

Je suis très heureuse d'avoir croisé la route de ce capitaine. Cela m'a permis de me poser beaucoup de questions, de travailler mon texte qui en avait besoin, de réfléchir à introduire une unité dans ce recueil. Je crois qu'après ce travail en commun mon texte est meilleur que celui que je proposais au départ.

Alors voilà les amis, les Mystères de la Forêt enchantée est aujourd'hui disponible en auto-édition sur Amazon !
Je recevrai les premiers exemplaires à temps pour le salon de livre de Buzet !



mardi 15 juin 2021

Le texte de juin : un petit mystère en cadeau !

 


Bonjour à tous, 
En partage pour le mois de juin, voici un extrait des mystères de la forêt enchantée. Je vous offre, pour vous mettre l'eau à la bouche, une version antérieure du tout premier mystère. Depuis, l'histoire a évolué mais elle est réservée à mon capitaine et vous la découvrirez avant la fin de l'année dans son volume (je l'espère ! )

 Il était une fois, dans la forêt enchantée, vivait une petite souris prénommée Lili. Elle, son frère et sa sœur, vivaient avec leur mère : Dame Sage. Monsieur Sage, le père de Lili, Tina et Tim, était mort longtemps auparavant et Lili n’avait pas de souvenirs de feu son père. Parfois, confondus dans ses rêves, remontaient à sa conscience un parfum masculin, une sensation de câlins forts et râpeux et une impression de sécurité et de chaleur disparue à jamais.

Dame Sage tâchait d’élever ses enfants du mieux qu’elle le pouvait mais avec Lili la tâche était ardue. Lili savait se rendre insupportable. Elle pouvait frapper sa petite sœur avec une grande violence pour utiliser ses jouets sans lui en demander la permission. Lorsque Dame Sage, alertée par les cris de Tina, voulait rendre justice, Lili n’hésitait pas à jeter le jouet convoité contre le mur de toutes ses forces si bien que le pauvre objet n’avait aucune chance de s’en tirer sans dommage. Ou bien à table, si Dame Sage quittait la pièce pour aller à la cuisine chercher des plats, Lili, qui avait bien remarqué la lenteur de Tim pour manger, se servait directement dans l’assiette de son infortuné frère et engloutissait promptement ses morceaux préférés. Cela chagrinait Dame Sage, mais il y avait bien pire. En effet, même à l’extérieur du foyer Lili se conduisait fort mal.

Madame Piquedur était une hérissonne bien utile à la communauté. Elle fabriquait de la farine de châtaigne que chacun venait lui échanger contre d’autres produits ou des services. Et c’est ainsi que tous les habitants de la clairière faisaient du pain et des gâteaux. Un jour que Dame Sage venait échanger un joli bonnet qu’elle avait tricoté contre de la farine, madame Piquedur réclama de Lili qu’elle la salua, c’était la seule à n’avoir pas dit bonjour, tout le monde la regardait avec insistance, sa mère, madame Piquedur, et même Colbac le corbeau freux.

Lili avait sa tête des matins chagrins, elle regarda enfin madame Piquedur et lui tira la langue franchement, penchée en avant, insistante, provocante, avant de s’enfuir dehors. Madame Piquedur avait sursauté, c’était la première fois qu’elle voyait une souris si désespérante. Quant à Dame Sage, elle aurait bien voulu se cacher dans un trou de souris.

Aussi ne fut-elle pas surprise d’être convoquée par Mademoiselle. La jeune demoiselle écureuil faisait la classe à tous les omnivores de la clairière. Elle expliqua à Dame Sage comment Lili avait été surprise en train de copier sur Sable lors d’une interrogation écrite, Sable avait caché safeuille. Lili, vexée d’être confondue, avait frappé Sable sur la tête avec sa propre règle. La tête de Sable s’ornait d’une vilaine bosse, la règle était cassée, et Lili avait refusé de présenter ses excuses. Il fallait acheter une nouvelle règle et tâcher de ramener Lili à la raison. On devait respecter les règles au sein de la clairière si tout le monde se mettait à les casser sur la tête de son voisin, comment pourrait-on continuer à vivre ensemble en paix ? Dame Sage, meurtrie, avait promis de faire de son mieux.

Lili n’en faisait qu’à sa tête. Caprices, colères, cris, disputes, insultes, rien n’était simple et bien souvent, Dame Sage finissait sa journée, épuisée d’avoir tant lutté pour faire entendre sa voix, les yeux rouges et le cœur gros, se demandant ce qu’elle avait bien pu faire pour avoir une fille aussi ingrate et méchante.

  Pourtant, dans le fond de son cœur de mère, Dame Sage savait que cette affreuse enfant n’était pas Lili toute entière. Sous cette couche épaisse de colère et de méchanceté il y avait sa petite souricette qui ne comprenait pas pourquoi toute cette haine sortait d’elle-même et se déversait en vagues implacables, brisant qui se trouvait sur son passage. Dame Sage avait tenté de percer cette carapace épaisse mais n’y était pas parvenue.

 Mimi Doucette, la maman de Sable, était à la fois la voisine de Dame Sage et sa meilleure amie. C’était une charmante lapine, rondelette au pelage soyeux. Elle était toujours entourée de lapereaux plus mignons les uns que les autres. Elle savait tout des difficultés de Dame Sage et lui avait suggéré de passer des moments seule avec Lili. « Peut-être a-t-elle besoin de se sentir unique, regarde Tina, sa petite sœur est tellement sage que Lili peut en concevoir de la jalousie, elle a tous les reproches tandis que Tim et Tina ont toutes les louanges ! »

Dame Sage soupira, résignée. Quand Mademoiselle avait suggéré que Lili manquait sûrement de l’autorité d’un père,Dame Sage avait sévi, tempêté, crié même. Lili criait plus fort, lui avait même dit « Tais-toi, tu n’es qu’une bête ! », choquée de ces affreuses paroles, Dame Sage avait quitté la pièce, abasourdie et muette de stupéfaction. Ensuite on lui avait conseillé (ça c’était madame Piquedur) de l’inscrire au cours de chant « Mais certainement cette enfant s’ennuie, il faut lui enseigner quelques chose pendant ses loisirs, du beau, du bon, lui élever l’esprit à cette enfant ! ». Mais quand Lili avait chanté à tous les habitants de la clairière qu’elle croisait « Tu pues, tu pètes, tu sens la vieille chaussette ! » sur tous les tons, en majeur, en mineur, à la façon lyrique, baroque, pop, rock et même en rythme syncopé, battant la mesure avec ses pattes, Dame Sage lui avait refusé le renouvellement de son inscription.

 Alors cette après-midi-là, ainsi que Mimi Doucette l’avait proposé, Tim et Tina passeraient l’après-midi chez les lapereaux. Ils n’avaient pas protesté. Ils n’avaient pas demandé à avoir un moment seuls avec leur mère quoiqu’eux aussi l’auraient bien voulu (et ne l’auraient-ils pas mérité davantage ?) Pourtant tous leurs moments étaient criblés des éclats de Lili et rares étaient les soirs où ils pouvaient écouter dans le calme l’histoire que voulait leur raconter leur maman. Mais Tim et Tina avaient obéi.

 En revanche lorsque Dame Sage avait annoncé « Lili, tu vas venir avec moi, je dois cueillir des mûres pour faire les confitures de l’hiver, tu m’aideras, nous ferons une promenade bien agréable. »

– Certainement pas ! Avait tranché la souricette, Je n’ai aucune envie de me promener avec toi. Je veux jouer chez les Doucette moi aussi.

– Ma petite fille, tu n’es pas invitée chez les Doucette. Je te rappelle que tu as frappé Sable avec sa règle. Tu as refusé de présenter tes excuses. Tu vas venir avec moi et tu as le choix de venir avec ta joie ou ta mauvaise humeur. Laquelle choisis-tu ?

– C’est de la faute de Sable ! Je le déteste ! Tant mieux s’il ne m’invite pas dans son sale terrier puant !

– Lili ! Tu arrêtes maintenant ! Nous allons partir et je te préviens, les mûres sont loin de la clairière. Il y a beaucoup d’animaux qui rêvent de manger des souris, même si elles font leur mauvais caractère. Il te faudra être silencieuse et rester près de moi. Si je te donne un ordre tu devras obtempérer sans discuter tu as bien compris ?


Lili leva les yeux au ciel. Elle connaissait les Consignes Élémentaires de Sécurité depuis sa petite enfance et Mademoiselle les leur faisait répéter tous les matins en classe. « Oui oui ! » lâcha-t-elle avec impatience.

 Dame Sage partit avec sa fille. Lili décida que porter un panier n’était pas intéressant. Elle le laissa tomber par terre au bout d’un moment prétextant qu’elle avait mal aux bras et regarda du coin de l’œil sa mère le ramasser sans maugréer (la première consigne élémentaire de sécurité c’est le silence en dehors de la clairière !). La petite souris avait un excellent odorat, elle sentit le parfum des mûres bien avant de le voir. Elle décida de précéder sa mère et galopa en direction des effluves délicieuses. Une petite entorse à la sécurité mais sa mère la suivait de près et c’était un tel plaisir de la voir enrager.

 Lili ignorait que, tapi dans les buissons, Rusor le renard retors, l’épiait depuis longtemps. Lili avait atteint le buisson de mûres et se goinfrait sans la moindre retenue, ses moustaches et sa robe étaient tâchés de grosses gouttes violettes et sucrées. Une ombre au-dessus d’elle lui fit lever la tête, un pelage roux soyeux, une voix grave, suave et mystérieuse lui adressa la parole :

– Bonjour petite souris, on dirait que tu aimes les mûres…

– Ça te dérange ?

 – Euh… fit le renard roux surpris.

– Tête d’orange, tu l’épluches et tu la manges ! Ha ha ha !

Le renard jeta sa tête en arrière et son rire était silencieux, ses jolies dents pointues découvertes.

– Oh je vois ! Une souris minuscule qui ne sait pas dire bonjour, qui insulte les adultes même quand elle ignore qui ils sont, tu dois être Lili.

La petite souris qui avait repris son grignotage, cessa de nouveau, interloquée :

– Ça alors ! Comment sais-tu mon nom ? Dit-elle la bouche pleine.

– On parle de toi, j’ai entendu Colbac mentionner sa rencontre avec la souris la plus mal élevée de la clairière.

Lili était bouche bée.   Le grand animal s’approcha d’elle. Elle pouvait sentir son haleine chaude de carnivore. « Et moi je suis Rusor, le renard retors et je n’ai pas encore goûté de souris à la mûre cette année » chuchota-t-il presque dans son oreille.

Lili était pétrifiée. Devant elle, le sourire mauvais du renard se dirigeait droit sur elle, il se délectait de sa terreur. Dans la tête de Lili les pensées tournoyaient à toute vitesse, danger, consignes, sa mère, appeler, elle voulut mettre à profit les quelques instants de pause que la perversité du renard lui accordait mais un ridicule gargouillis sortit de sa bouche. Hypnotisée elle ne pouvait pas bouger.


De loin Dame Sage avait aperçu le goupil. Son sang ne fit qu’un tour et elle oublia qu’elle n’était qu’une souris.

Ventre à terre tel un projectile brun poilu lancé à toute allure, les yeux rivés sur cette forme rousse qui parlait, penchée vers une minuscule petite souricette haute comme trois grains de raisin. Elle attrapa sans ralentir une branche morte à sa taille et arriva droit sur Rusor, lui planta son bâton dans l’arrière-train en poussant un cri de guerre. Rusor glapit de surprise autant que de douleur et celle que dans sa jeunesse on appelait Rosalie, combattit avec la fureur de qui ne craint pas la mort pour elle-même, elle combattit avec le désespoir de la proie contre le prédateur préférant attirer sur elle l’attention de l’ennemi, protégeant son enfant de toute la durée du combat.


Rusor, humilié et craignant que la prolongation du spectacle attire des observateurs qui pourraient se moquer, décida de passer son chemin pour cette fois.

Alors Rosalie, moulue, s’approcha de sa fille. Pour la première fois depuis la mort de son père Lili pleurait. Elle était traversée par une cascade de sanglots qui la faisaient hoqueter. Sa maman retrouva les gestes de la toute petite enfance de Lili pour la bercer dans ses bras et l’envelopper de douces paroles répétées en boucle « Je suis là mon cœur, mon amour, mon chéri, mon trésor » et l’enfant finit par se calmer.

 Cette promenade changea la petite Lili. Elle avait compris beaucoup de choses. Tout d’abord elle savait que quoiqu’elle fasse sa mère l’aimerait toujours assez pour risquer sa vie pour elle et cet amour l’impressionnait. Ensuite elle avait éprouvé que les Consignes Élémentaires de Sécurité servent à rester vivant, à rendre douillet un monde qui peut être hostile et elle en devint un ardent défenseur.

C’est Mimi Doucette qui fut bien fière le lendemain quand Lili vint offrir un pot de confiture de mûres à Sable pour lui présenter ses excuses « Tu vois, je te l’avais bien dit ! » avait-elle chuchoté à son amie et Rosalie et Lili avaient échangé un clin d’œil discret.


Oh n’allez pas croire que Lili devint une sainte, loin s’en faut. Mais, brisant sa carapace elle était devenue raisonnable et c’était un progrès appréciable. Cela laissa à Tim et Tina la possibilité d’être un peu moins sages !

Voilà les amis, pour votre première promenade dans la forêt enchantée. Dites-moi ce que vous en pensez et si cela vous donne envie de revenir !





dimanche 6 juin 2021

Le temps de vivre

 

Bonjour à tous,

Je n'arrive pas à croire que cela fait presque trois semaines que je n'ai rien posté. Pourtant ce n'est pas faute d'avoir vécu et travaillé.

J'ai passé du temps à travailler les histoires de la forêt enchantée (encore ? Me direz-vous, eh oui, et je croyais que c'était fini mais mon capitaine me propose quelques retouches et tant que je crois qu'il a raison, ma foi, je m'exécute ! )

Il m'a fallu le temps de la déception. J'avais envoyé des exemplaires des Forçats à des journalistes, et j'ai eu de bons retours privés, mais rien de concret ni de public. Les Forçats resteront donc presque clandestins, à l'image de l'histoire que le roman raconte. Qui se soucie des serpillières de l'hôpital ? L'aumône distribuée pour le Ségur de la santé suffit à énerver. J'ai croisé des commentaires sans intelligence, de personnes qui ne supportent plus les louanges aux soignants, arguant systématiquement "Et les caissières ? Hein ? Elles aussi elles sont exposées, elles aussi elle ont un travail difficile !". Et cela est vrai. Les hôtesses et vendeurs sont exposés, mais sans certitudes. Mais à des gens qui sont majoritairement bien portants. Mais dans des lieux où l'air circule. Mais sans toucher les corps nus et malades. 

Et le travail n'est pas le même et n'est pas comparable. Lorsqu'un patient COVID positif tousse et s'encombre, il faut aspirer ce qui le gêne pour respirer, et l'infirmière sait que les risques de contracter le virus, malgré la tenue de scaphandrier, sont bien plus élevés que dans un magasin. La concentration du virus dans une chambre de malade qui tousse, qui expectore, qui a froid et veut fermer sa fenêtre, est bien supérieure à celle que subit un employé de grande surface. Et en cas d'intervention urgente, le réflexe de soin précède celui d'auto-protection. 

Mais tout cela n'intéresse personne. Les terrasses rouvrent, le taux d'incidence diminue, les soignants ressemblent à la banquise. On sait bien que ça fond mais qu'est-ce qu'on y peut ? Laissez-nous vivre !

Et on a tous besoin de rêver. 

C'est pour cela que je crée des mondes fantastiques. Je n'ai pas encore fini le premier jet de cette histoire qui a lieu dans un autre système solaire de notre galaxie.

Pourtant les personnages principaux me reviennent de plus en plus souvent. Surtout la petite Karys, elle a du caractère malgré son très jeune âge. Elle veut exister, avec ses longs cheveux violets et sa peau bleue, son don extrasensoriel et sa connexion spirituelle et physique à sa planète. Et Arcan, il est complexe et parfois difficile à cerner, son destin naturel aurait dû l'amener à la mort mais il veut terriblement vivre, il ne me supplie pas de lui laisser une chance, il est bien trop fier ce garçon mince aux épaules balayées par ses cheveux épais, mais il a cette façon de me regarder de côté en faisant la moue, d'un air brave et pourtant inquiet. Et je crois bien que Karys aussi préfèrerait qu'il vive et que ne ferai-je pas pour Karys qui a vécu déjà bien des épreuves difficiles ?

Pour l'instant ils attendent tranquillement, sur mon bureau, ils sont ensemble, amis et ennemis, comme les figurants d'un film. Parfois ils jouent de la musique,  les garçons s'exercent au combat, les filles testent de nouvelles coiffures, Karys en profite pour jouer avec son frère. Je sens bien qu'ils s'ennuient tous. Sauf le Docte Saturnin, lui, comme d'habitude, se fascine pour mon univers réel. Il devrait faire attention au chat dont l'appétit n'est pas négligeable...

Allez, j'ai fini ma trop longue pause les amis, je retourne sur ma planète magnifique, et je vous en enverrai bientôt des nouvelles !



jeudi 13 mai 2021

Quelques questions à Florence Tassoni, auteur de la Promesse de l'archipel

 

Bonjour à tous !

La reprise du travail à un rythme (trop) soutenu me contraint à quelques irrégularités dans mes publications, et c'est avec un peu de retard que je vous propose de découvrir l'auteur de La Promesse de l'archipel, un roman autoédité qui m'a beaucoup plu. C'est Florence Tassoni qui en est l'auteur, c'est une femme à découvrir, il émane de ses textes et de sa personne, une grande générosité, un désir altruiste et humaniste, une ouverture d'esprit, une volonté d'échange. Elle vit à Bali et pourtant la distance n'amenuise pas cette impression délicieuse que, si nous étions face à face, elle deviendrait sûrement une amie chaleureuse.

Bonjour Florence Tassoni, je viens de découvrir votre plume dans "La promesse de l'archipel", un roman auto-édité qui m'a donné envie d'en savoir davantage sur vous. 
Ce roman porte en lui beaucoup de thèmes et de sous-thèmes, il est très riche. Il contient la fuite, la lâcheté, le déni, la mort, les frontières entre le monde de la vie et celui de l'invisible, et c'est surtout un récit lumineux sur la réconciliation, la force du pardon.
A travers ce roman, une philosophie de vie, un message très fort semble affleurer, quel est le message que vous avez vécu, découvert, et que vous avez à cœur de partager, de mettre à disposition de vos lecteurs ?

Bonjour Charlie et merci de m'offrir cet espace, j'y suis très sensible.
Il est exact que "La Promesse de l'archipel" porte ces thèmes qui me sont chers. J'avais démarré l'écriture de ce roman il y a de longues années et je m'étais interrompue. Si à l'époque, je l'avais achevé, je suis certaine qu'il aurait été bien différent …à son désavantage, ai-je la faiblesse de penser. Il a fallu un événement dramatique dans ma vie pour que ma vision des choses se modifie mais également pour que je m'autorise enfin à écrire, ce qui était mon rêve depuis toujours.
J'ai perdu mon père il y a trois ans et ce deuil a bouleversé ma vie, pour le meilleur, ce qui semble paradoxal. Après l'inévitable période de profonde douleur s'est initiée une phase de transformation intérieure. J'ai tout naturellement pris un pas de côté pour considérer la vie sous un angle légèrement modifié. Ce que j'ai constaté, c'est que tout n'est pas irrémédiablement gravé dans le marbre et qu'il est parfois utile de questionner nos certitudes afin de s'ouvrir au mieux : comprendre l'autre, se comprendre soi-même, faire preuve de plus de tolérance et d'empathie...et ouvrir son cœur au pardon, une notion qui était si loin de moi auparavant.
Alors j'ai ressorti cette ébauche de roman de son tiroir et je l'ai repris, modifié.
Je ne suis pas une adepte des feel-good, peut-être n'en ai-je pas assez lu pour pouvoir les apprécier sans y trouver une facilité à laquelle je voulais échapper.(mais je me trompe peut-être, n'y voyez aucun jugement). La vie de mes personnages s'est construite autour des complexités de la vie, de nos blessures profondes et j'ai fais prendre à mon héros ce fameux petit pas de côté pour l'entraîner sur un chemin qu'il ne voyait pas.

Avant ce roman, votre premier titre "D'une âme à l'autre" a été édité aux éditions Exergue. L'édition traditionnelle est le rêve de beaucoup d'auteurs, quel a été votre parcours pour y arriver ? Pourquoi n'avez-vous pas renouvelé l'expérience pour "La promesse de l'archipel" ?
 
L'édition traditionnelle est effectivement le Graal de tout auteur. Pour mon premier livre, les choses se sont enchaînées naturellement comme si cela "devait être". Malheureusement sa sortie a coïncidé avec le premier confinement et c'est également à ce moment-là que j'ai entamé mes recherches d'éditeur pour "la promesse de l'archipel". J'ai malgré tout eu la chance de passer en comité de lecture d'une maison d'édition majeure qui, dans sa note de synthèse, a écrit une vérité implacable: " la situation sanitaire actuelle rend le pas de porte de l'édition traditionnelle infranchissable pour les nouveaux auteurs". Forte de cela, j'ai cessé de me torturer et me suis tournée vers l'autoédition.


Ayant testé l'édition traditionnelle et l'autoédition, que préférez-vous et pourquoi ?

Etant donc auteure hybride, je vais vous faire une réponse du même acabit : Je préfère bien entendu l'exposition procurée par l'édition traditionnelle, le livre étant disponible partout. L'autoédition offre une grande liberté qui est agréable, mais je ne vais pas vous mentir, pour mes livres prochains je chercherai à nouveau une maison d'édition. Ce que j'aime c'est écrire, et non passer mon temps à lutter contre l'invisibilité de l'autoédition. Ce travail promotionnel indispensable rend l'écriture sereine plus difficile, chaque jour il faut se battre pour être vue, pour être lue. C'est dommage mais c'est ainsi. Je rêve d'une maison d'édition, même petite qui travaillerait en vrai partenariat avec son auteur. Laissez-moi rêver !


Pour écrire et rendre ses écrits publics, il faut passer un cap, croire suffisamment en son texte pour oser l'exposer. Qu'est-ce qui vous a permis de passer le cap ? Vous parlez librement du décès de votre père comme élément déclencheur, mais par quel mécanisme intérieur votre manuscrit est passé du tiroir au bureau de l'éditeur ? 

Pour mon premier livre "D'une âme à une autre" qui est un récit et non un roman, J'ai été poussée dans le dos par une force venue d'ailleurs et je me plais à croire que mon père, de là où il était, l'a écrit avec moi. "Nous" avions besoin de partager les expériences folles qu'il s'appliquait à me faire vivre. Ce cap, je l'ai franchi avec son aide et son soutien, ça semble fou mais c'est ainsi.
Entre l'acceptation par l'éditeur et sa sortie, il s'est passé une année d'attente pendant laquelle j'étais à la fois impatiente et anxieuse. J'allais m'exposer, surtout pour un récit de ce type qui risquait de me catégoriser parmi les "perchés de service", je me dévoilais, je mettais mes faiblesses à nues.
Les premiers retours de lecteurs m'ont comblé et ont apaisé mes peurs. C'est encore aujourd'hui toujours aussi magique de recevoir des messages de remerciements de personnes endeuillées.
Il ne m'en fallait pas plus pour me débloquer enfin totalement et choisir de sortir mon roman " la Promesse de l'archipel".

En vous lisant on ressent beaucoup d'émotions très fortes, la nécessité de l'introspection. Vous vivez à Bali, vous avez beaucoup voyagé dans des pays à la spiritualité très différente, quel a été l'impact, dans votre vie personnelle, des lieux que vous avez investi, dans votre vie intérieure, dans votre rapport au divin, au spirituel ? 

En 20 ans d'expatriation, c'est vrai que l'exposition à différentes cultures a du agir sur un plan inconscient. J'ai laissé faire, toutes ces années, sans trop me poser de questions, j'étais d'éducation cartésienne, mais l'infusion a du prendre presque à mon insu. A nouveau, le décès de mon père a été un violent déclencheur et tout a surgi, de façon évidente. Aujourd'hui mon rapport à la spiritualité est très fort, ce qui me pousse vers l'examen minutieux de l'humain et de ses blessures, de ses conditionnements, de ses blocages. Mais rassurez-vous, en bon taureau que je suis, j'ai les deux pieds bien ancrés sur terre !


Vous parlez des signes que la cartésienne que vous étiez a perçu après le décès de votre père. Si vous étiez restée au pays de Descartes, pensez-vous que vous auriez été aussi réceptive à ces signes ?

Il est évident que Bali n'est pas étrangère à tout ce que j'ai pu percevoir. Cette île est empreinte de spiritualité, qu'on y soit sensible ou pas, on ne peut que le sentir. On l'appelle d'ailleurs "l'île des Dieux".
Aurais-je vécu les mêmes expériences en étant restée en Occident? Probablement pas avec la même intensité en tout cas, dans une ambiance plus anxiogène. Je me pose souvent cette question et n'en ai bien sûr pas la réponse, mais je fais partie de ceux qui croient que ce qui doit arriver arrive, au bon moment.

Voulez-vous partager avec nous le signe qui vous a fait basculer dans la certitude que feu votre père tentait d'entrer en communication avec vous ?

Depuis quelques années je m'étais mise à la peinture, exclusivement de nature abstraite. C'était une activité confidentielle, un plaisir. En Janvier 2018, et alors que je ne peignais plus depuis quelques mois, mon père avec qui j'avais des rapports compliqués m'a commandé une peinture. Ce fut son tout dernier message puisqu'il est mort 15 jours plus tard. Je n'ai pas repris la peinture, je n'en avais plus ni la force ni l'envie. Trois mois après son décès pourtant, en plein milieu de la nuit, nous avons été réveillés par un bruit bizarre. Mon téléphone "appelait", seul, un numéro que je ne reconnaissais pas. Le lendemain matin après recherche, j'ai réalisé que mon téléphone avait appelé mon fournisseur de peinture. J'ai commence à vaciller à ce moment-là.
Alors je me suis mise à ce fameux tableau qu'il m'avait demandé avant sa mort, et je l'ai achevé...Qu'allais-je en faire? Je l'ignorais. Jusqu'à ce que je le descende de mon atelier pour le montrer à mon mari ( en général avec l'abstrait, je choisis dans quel sens je vais le placer avant de le signer). En le posant contre le mur, nous avons reçu tous les deux le même choc : Le visage de mon père était présent dans le tableau...Très clair, très net, la reproduction précise d'une photo de lui....Ce tableau ( pas très joli par ailleurs selon moi) est aujourd'hui en permanence à proximité, son visage toujours présent…

 Quel est votre rituel d'écriture ?

En phase de rédaction du premier jet, le rituel est immuable : je me lève aux aurores, heureuse de profiter des levers de soleil balinais et, armée de ma soupière de café, j'écris quelques heures, 3 à 4 en moyenne. En fin d'après-midi midi j'écris également mais en général à ce moment-là ce sont des idées qui me sont venues dans la journée que je pose sur papier pour m'en servir ( ou pas) plus tard dans la rédaction.


Avez-vous des conseils pour vos camarades de plume qui débutent ? 

Je serais bien présomptueuse de donner des conseils, je ne peux que partager ce qui fonctionne pour moi : Ne rien retenir et plonger totalement dans ses émotions, créer ce lien invisible entre soi-même et le lecteur.
et puis laisser reposer, mettre de côté le manuscrit quelques semaines. La pâte va gonfler ou au contraire ne prendra pas. il sera alors temps de reprendre, corriger, retrancher, polir.
L'écriture, c'est également un travail de patience, une vertu qui ne m'a pas été livrée à la naissance, mais j'y bosse, j'y bosse ! 

Merci beaucoup pour ces réponses qui permettent d'en savoir plus sur vous.

Merci infiniment Charlie pour ces questions intelligentes et pour cette opportunité que vous m'offrez de faire connaitre mes livres. Un beau moment de partage.


Vous l'avez deviné, c'était un grand plaisir d'échanger quelques mots avec elle, une femme qui s'entoure d'ondes positives suffisantes pour que tout le monde en profite autour d'elle, une femme dynamique (regardez-moi un peu ce travail de com de pro ! Son site est génial, elle se démène pour faire exister son texte, franchement je suis impressionnée ! ), on la sent encourageante, engagée dans l'action, bref, le genre de personne qui m'inspire.


vendredi 30 avril 2021

La solitude de ceux qui sont plusieurs dans leur tête

 

Bonjour à tous !

Aujourd'hui j'ai compris que je suis seule. 

Je porte des mondes dans ma tête, des mondes peuplés de héros, de magie, de personnages complexes, beaux et qui me fascinent. 

Ces mondes resteront dans ma tête si je n'en parle pas. Si je ne les fait pas exister à l'extérieur et je crois pourtant qu'ils portent un message utile, parfois triste, drôle, profond, divertissant ou tragique, grotesque ou sublimant le réel consternant que l'on nous sert. 

Quand les enfants d'aujourd'hui reviennent de l'école avec la responsabilité de sauver la planète dans laquelle les adultes les engluent, avec un imaginaire apocalyptique, les rêves peuplés d'espèces en voie de disparition, de fonte de glaces, de forêt Amazonienne en flamme, d'Amérindiens spoliés, j'ai voulu proposer d'autres rêves. 

Dans le monde que j'ai créé,  la maladie se guérit avec beaucoup de tendresse,  les accidents ne résistent pas à une formule magique, nos disparus reviennent nous rassurer, nous parler, et restent dans les parages pour voir comment on s'en sort.

Pourtant quelle est la valeur d'un univers dans lequel je suis la seule à croire ?

Partant de ce constat j'ai sollicité très peu les amis, simplement pour signaler la disponibilité de mes textes, parfois pour une lecture permettant d'apaiser mes doutes. Et j'ai pris le train en marche. Je suis une brave fille, pas contrariante, je fais ce qu'on me dit, confiante en l'expérience et les conseils d'autrui, forcément plus compétent que moi. Alors j'ai créé ce blog, alors j'ai créé une page Facebook, un profil Insta, moi qui n'y étais pas. 

J'ai reçu des remarques et des suggestions intelligentes que j'ai prises en compte. Je tâche de donner une attention pleine et entière à d'autres auteurs que j'aime lire et qui ont autant besoin de visibilité et d'encouragement que moi. 

Aujourd'hui j'ai pris un uppercut verbal d'une personne qui m'est chère et j'ai compris que je suis seule. 

Seule avec mes rêves dans un monde réel pour qui tout se traduit en valeur marchande. Mais je suis un personnage de mon rêve. Et l'argent est pour moi un frein puissant à notre humanité profonde. Je crois tellement plus fort dans l'échange entre humains. Les personnages de mon rêve ne se prennent pas en photo pour Insta, ils ne sont pas sur Facebook. Ils vivent, ils aiment, ils pleurent et rient. Ils agissent et ne perdent pas tout ce temps à se mettre en scène et se regarder agir et prétendre vivre. Je ne suis fondamentalement pas adaptée à ce monde de Narcisse où l'on passe son temps à s'exprimer pour exister alors que le discours proposé est souvent d'une indigence tragique.

Mes efforts ridicules pour toucher cette partie du monde ne font que me rendre grotesque. Merci, chère âme dont le trait a déchiré le voile qui scellait mon regard sur moi-même. La leçon fut rude mais utile.

Rendre un texte vendeur, n'est-ce pas le début de la compromission ? Et la compromission, n'est-elle pas le début de la trahison ? Peut-être que le meilleur endroit pour que mon monde existe, c'est... dans le dernier tiroir du secrétaire.

Charlie, 

espèce en voie de disparition car inadaptée à l'environnement. 

Note pour plus tard : fermer bien sa bouche tant que tous les signaux d'un intérêt réel ne sont pas détectables. La plupart des gens écoutent par politesse, pour avoir le droit de s'exprimer. Prendre l'habitude de les faire parler d'eux-mêmes sans réciprocité, au pire j'apprends la patience, au mieux chaque vie est un roman, et dans tous les cas, réserver mon propre récit pour un intérêt plein et entier.



mardi 27 avril 2021

Quelques questions à Sarah Castillo Palayer, écrivain


Bonjour à tous ! Aujourd'hui j'ai la chance de vous permettre de découvrir Sarah Castillo Palayer dont je vous ai déjà parlé puisqu'elle est l'administrateur du groupe Facebook "le cercle des autoédités" dont je fais partie et au sein duquel je l'ai "rencontrée". J'ai eu le plaisir de lire un de ses titres et la qualité de sa plume m'a donné une grande envie d'en savoir davantage sur la femme, sur l'auteur, sur son procédé d'écriture. Je vous fais partager ce moment car elle gagne à être connue : non contente d'avoir une très belle plume, elle est en plus très organisée, généreuse et avenante. 


 Bonjour Sarah Castillo Palayer, vous avez créé "le cercle des auto-édités" , un cénacle studieux et chaleureux qui respire le travail, l'émulation et l'esprit d'équipe. On y trouve un esprit "quartier latin" presque Balzacien. Vous êtes un auteur hybride, entre auto-édition et édition traditionnelle. En 2014, votre premier roman "A l'ombre des tilleuls", pourquoi à ce moment-là , quel a été l'élément déclencheur qui vous a fait prendre conscience que vous aviez des choses à raconter ?

 

Bonjour Charlie, J'ai toujours été passionnée par la lecture et un jour, aux abords de la quarantaine, alors que je terminais un roman recommandé par une amie et pour lequel j'avais dû avoir un avis mitigé, j'ai lâché à mon époux, une phrase du style : "Franchement, je pourrais tout à fait en faire autant" , qui m’a répondu d’un ton sérieux : "vas-y, lance-toi !" Ma fille aînée passait son bac et allait sou peu quitter le nid familial, pour des études artistiques. Je l’ai donc imaginée héroïne de mon premier roman "A l'ombre des tilleuls où fleurissent les violettes", passionnée de tableaux, étudiante à l’école du Louvre à Paris et me suis amusée au travers ce roman, à jouer avec l'espace-temps, une notion qui me fascine.



https://www.librinova.com/librairie/sarah-castillo-palayer/a-l-ombre-des-tilleuls-ou-fleurissent-les-violettes


 

En 2016 "Joe Roberts, 6th airbone" est paru chez un éditeur, le rêve pour une grande majorité d'auteurs auto-édités. A partir de cette expérience, qu'avez-vous retiré comme enseignement, leçon pour l'avenir, changement de manière d'écrire ? Pourquoi n'avez-vous pas poursuivi votre travail littéraire avec cet éditeur par la suite ?

 J'ai une grande affection pour ce roman, qui parle d'une période de notre histoire qui me passionne, la 2ème guerre mondiale. J'ai signé un contrat avec cette maison d'édition, certaine d'une belle collaboration. L'expérience n'a pas été à la hauteur de mes attentes et je n'ai pas poursuivi avec eux. J'ai néanmoins appris à être plus patiente et plus exigeante dans mes choix de partenariats et n'ai pas donné suite pour mes romans suivants à des propositions farfelues.



Ensuite vous publiez un roman par an :"l'imprudence du chat" en 2017, "le salon des regrets" en 2018, "1476" en 2019, "Des oies presque blanches" en 2020, quel auteur prolixe ! Combien de temps s'écoule-t-il entre l'élément déclencheur du roman, son écriture et le moment où vous le jugez fini, prêt à être publié ? Quel rituel d'écriture voulez-vous partager avec nous pour écrire tant et si vite !  

Je mets en moyenne neuf mois pour écrire un roman, mais ce sont de petits formats car j'aime les romans rythmés. Avec les années, j'ai appris à être plus tempérée et à laisser du temps à mes écrits entre le point final et leur diffusion. Je fais appel à des bêta-lecteurs, dont ma sœur qui est une lectrice intraitable. Je suis une lève-tôt, j'aime écrire le matin, ce qui me permet le reste de la journée de réfléchir au déroulement de mon histoire. Petit secret de fabrication: quand je bloque sur un passage, je prends un bain très chaud (parfois avec un petit verre de vin) et comme par magie, une idée émerge !

On retrouve beaucoup le thème du voyage dans vos écrits, un voyage dans l'espace, parfois dans le temps, avec des dimensions introspectives, initiatiques. Voyagez-vous pour écrire ou bien écrivez-vous autour de ce thème parce que vous avez beaucoup voyagé ?

 J'écris sur le thème du voyage car j'aime voyager et j'ai eu la chance de découvrir de très beaux pays. Tous ne m'inspirent pas de la même façon mais le plus souvent, en découvrant certains lieux ou en apprenant certains détails de leur histoire, je sais qu'ils feront l'objet tôt ou tard d'un récit.

 

Votre blog littéraire est très professionnel, on peut voir que vous avez une actualité littéraire impressionnante. Vivez-vous de votre plume ? Quel temps passez-vous à écrire par jour (ou par semaine) ? Quel temps consacrez-vous à vous représenter en tant qu'auteur ? 

J'avais une belle actualité littéraire mais depuis la crise sanitaire, de nombreux salons ont été annulés et je pense qu'il faudra un certain temps pour retrouver ce rythme. Donc, non, je ne vis pas de ma plume ! Quant à l'écriture, j'essaie d'écrire un peu tous les jours mais ça dépend également de ma disponibilité, du temps que me laisse mon travail.

Avez-vous été tentée de créer votre propre maison d'édition comme le font certains auteurs ? 

Comme j'ai l’esprit créatif, j'avoue que j'y ai pensé, mais les journées ne font que 24 heures. Écrire est déjà suffisamment chronophage et égoïste et je tiens à préserver ma vie de famille.

Si la femme que vous êtes aujourd'hui pouvait faire un saut en 2013, que dirait-elle à la Sarah de 2013 qui l'aiderait et lui ferait gagner du temps et de la confiance ? 

Je me conseillerais d'être patiente et de retravailler encore et encore mes écrits. Être auteure n'est pas un sprint, mais un marathon. Mon premier roman ressort souvent comme l'un des plus apprécié de mes lecteurs. L'histoire est belle,originale, mais le style, tellement perfectible ! Je me conseillerais de faire appel à un correcteur professionnel, mais un vrai, un pro afin qu'il évite de me couper les ailes et que j'arrête d'écrire, car pour moi, écrire est une véritable source de bonheur.

Merci beaucoup d'avoir répondu à ces questions et de nous permettre de mieux vous connaître, à bientôt peut-être lors d'une de vos séances de dédicace !

Le blog de Sarah que je vous recommande : Sarah Castillo-Palayer (sarahcastillopalayer.fr)


mardi 20 avril 2021

Sur le bateau du capitaine !

 

Bonjour à tous !

J'ai le grand plaisir de vous annoncer que je suis officiellement guérie ! Finis les problèmes de santé, les journées pliée en deux au fond du lit ! J'ai retrouvé la santé et l'énergie.

Comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, mes Mystères de la Forêt enchantée ont bien trouvé un capitaine, une maison d'édition cachée sur une île Maudite qui accepte de les abriter, de les faire éclore ! J'ai rencontré le capitaine ce soir, il m'a accueillie sur son bateau. Je n'en menais pas large il me faut le reconnaître. C'est que c'est un capitaine fier, exigeant, qui aime la belle ouvrage, il ne connaît pas le repos tant que le produit n'est pas magnifique ! 

Il me faut donc encore travailler avant de vous annoncer son nom et de contribuer à faire connaître l'île Maudite. Ensuite les Mystères rencontreront les lecteurs au gré des foires et des salons, des fêtes médiévales et des rencontres littéraires, le tout bien sûr, lorsque la pandémie sera derrière nous et que nous serons vaccinés. 

Concernant les Forçats, je laisse la bride au livre car j'ai trop contacté de maisons d'édition à mon goût. Je retravaillerai ce texte plus tard.

La vieille Underwood 319 que j'avais acheté est ressortie récemment, un jour de panne d'imprimante, et j'ai retrouvé le plaisir de travailler directement le premier jet de mon histoire fantastique qui a bien avancé au son des cliquetis de la mécanique et de la petite sonnette ! Une partie de cette histoire se passe dans un endroit très reculé du Finistère. J'aimerais beaucoup pouvoir m'y rendre cet été afin de prendre de belles photographies, m'imprégner de l'esprit du lieu et de ses habitants. 

Je vous souhaite de belles lectures et vous proposerai la semaine prochaine un entretien avec une autrice que j'aime beaucoup, une auto-éditée de grande qualité au parcours inspirant.

Je vous quitte avec ces quelques mots sortis de l'île au trésor : Yo ho ! et une bouteille de rhum !




Les Mystères de la Forêt enchantée

Me revoilà après de longs mois d'absence et de découragement. Vous vous souvenez du capitaine qui éditait des livres et qui était intére...