dimanche 6 juin 2021

Le temps de vivre

 

Bonjour à tous,

Je n'arrive pas à croire que cela fait presque trois semaines que je n'ai rien posté. Pourtant ce n'est pas faute d'avoir vécu et travaillé.

J'ai passé du temps à travailler les histoires de la forêt enchantée (encore ? Me direz-vous, eh oui, et je croyais que c'était fini mais mon capitaine me propose quelques retouches et tant que je crois qu'il a raison, ma foi, je m'exécute ! )

Il m'a fallu le temps de la déception. J'avais envoyé des exemplaires des Forçats à des journalistes, et j'ai eu de bons retours privés, mais rien de concret ni de public. Les Forçats resteront donc presque clandestins, à l'image de l'histoire que le roman raconte. Qui se soucie des serpillières de l'hôpital ? L'aumône distribuée pour le Ségur de la santé suffit à énerver. J'ai croisé des commentaires sans intelligence, de personnes qui ne supportent plus les louanges aux soignants, arguant systématiquement "Et les caissières ? Hein ? Elles aussi elles sont exposées, elles aussi elle ont un travail difficile !". Et cela est vrai. Les hôtesses et vendeurs sont exposés, mais sans certitudes. Mais à des gens qui sont majoritairement bien portants. Mais dans des lieux où l'air circule. Mais sans toucher les corps nus et malades. 

Et le travail n'est pas le même et n'est pas comparable. Lorsqu'un patient COVID positif tousse et s'encombre, il faut aspirer ce qui le gêne pour respirer, et l'infirmière sait que les risques de contracter le virus, malgré la tenue de scaphandrier, sont bien plus élevés que dans un magasin. La concentration du virus dans une chambre de malade qui tousse, qui expectore, qui a froid et veut fermer sa fenêtre, est bien supérieure à celle que subit un employé de grande surface. Et en cas d'intervention urgente, le réflexe de soin précède celui d'auto-protection. 

Mais tout cela n'intéresse personne. Les terrasses rouvrent, le taux d'incidence diminue, les soignants ressemblent à la banquise. On sait bien que ça fond mais qu'est-ce qu'on y peut ? Laissez-nous vivre !

Et on a tous besoin de rêver. 

C'est pour cela que je crée des mondes fantastiques. Je n'ai pas encore fini le premier jet de cette histoire qui a lieu dans un autre système solaire de notre galaxie.

Pourtant les personnages principaux me reviennent de plus en plus souvent. Surtout la petite Karys, elle a du caractère malgré son très jeune âge. Elle veut exister, avec ses longs cheveux violets et sa peau bleue, son don extrasensoriel et sa connexion spirituelle et physique à sa planète. Et Arcan, il est complexe et parfois difficile à cerner, son destin naturel aurait dû l'amener à la mort mais il veut terriblement vivre, il ne me supplie pas de lui laisser une chance, il est bien trop fier ce garçon mince aux épaules balayées par ses cheveux épais, mais il a cette façon de me regarder de côté en faisant la moue, d'un air brave et pourtant inquiet. Et je crois bien que Karys aussi préfèrerait qu'il vive et que ne ferai-je pas pour Karys qui a vécu déjà bien des épreuves difficiles ?

Pour l'instant ils attendent tranquillement, sur mon bureau, ils sont ensemble, amis et ennemis, comme les figurants d'un film. Parfois ils jouent de la musique,  les garçons s'exercent au combat, les filles testent de nouvelles coiffures, Karys en profite pour jouer avec son frère. Je sens bien qu'ils s'ennuient tous. Sauf le Docte Saturnin, lui, comme d'habitude, se fascine pour mon univers réel. Il devrait faire attention au chat dont l'appétit n'est pas négligeable...

Allez, j'ai fini ma trop longue pause les amis, je retourne sur ma planète magnifique, et je vous en enverrai bientôt des nouvelles !



3 commentaires:

  1. Ne te décourage pas Charlie car Les forçats de la République est un ouvrage magnifique, il trouvera son lectorat. Une histoire vraie romancée aura toujours sa place dans notre monde. Bonne écriture, bisous.
    Hâte de découvrir les petites pépites qui dorment sur ton bureau. 😁

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    1. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  2. Merci Virgin.M, c'est une réel encouragement de lire tes commentaires. Mon rythme de travail est très lent mais je continue !

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