vendredi 9 avril 2021

Quelques questions à Angélique Maurin, autrice d'Amère

 


Bonjour Angélique Maurin, vous venez de publier en auto-édition "Amère", une histoire de femmes qui décrit les répercussions dramatiques de la trahison, avec en thème secondaire, les réminiscences de l'abandon maternel, quelle est la part de vous-même dans ces thèmes à l'atmosphère chargée ?


C’est une question que l’on ne m’a jamais posée directement mais qui a pu cependant transparaître au détour de certaines interrogations de lecteurs. Alors je vais lever tout de suite tous les doutes : Amère n’est pas ma vie!

Ce roman ne traite absolument d’aucun problème personnel qui aurait pu me blesser. Comme il ne m’a pas servi non plus à régler des comptes avec une rivale ou une sœur ou une mère. Comme il n’est pas davantage un aveu de fautes horribles que j’aurais pu commettre par le passé. Bref, c’est juste un roman ! Avec l’invention et l’imagination que cela suppose. Mais il est vrai que je suis toujours plus attirée par les histoires d’amours dramatiques que par les bluettes à l’eau de rose. Alors je ne sais pas si je suis une anti romantique ou au contraire une fanatique absolue de l’amour pour ne pouvoir concevoir de lui apposer ce fameux grand A qui le marque irrémédiablement du sceau du sublime, que si s’y mêlent des larmes, des cris, des déchirures et des renoncements atroces. Je me pose la question parfois, mais je n’y ai pas encore trouvé de réponse tranchée.

Je crois qu’Edmée, cette héroïne décriée car jusqu’au-boutiste, car focalisée uniquement sur ses sentiments et son mysticisme amoureux est une vraie courageuse, une femme passionnée telle que je l’imagine. Elle fait mal et elle s’en moque mais elle s’aime et se respecte et je l’admire profondément pour ça. J’ai été une adolescente en totale rébellion qui voulait ne ressembler à personne, mais je n’ai jamais eu assez de cran et de caractère pour ne pas finalement suivre les diktats de la morale et des chemins tout tracés que la société nous incite à suivre. Je crois qu’Edmée est ce que j’aurais aimé être. Cela ne veut pas dire que je suis d’accord avec tous ses choix, loin de là. Mais elle assume pleinement sa nature profonde et ses élans. J’aime ça. Et plus j’écrivais son histoire, plus j’avais d’amour pour elle. Etrangement, Diane qui était au centre de mes préoccupations premières n’a que la seconde place dans mon cœur.



Votre roman décrit parfaitement le milieu artistique, on sent une grande sincérité de ton, comment connaissez-vous si bien ce milieu , il semble à vous lire, que vous le connaissez de l'intérieur ?


Eh bien non, je n’évolue pas du tout dans ce milieu. Je suis persuadée très humblement, comme d’ailleurs des milliers de personnes dans le monde, d’avoir une sensibilité artistique et je suis très attirée par tout ce qui touche à l’Art au sens large du terme. Mais la peinture, qui est le domaine dans lequel évoluent plusieurs de mes personnages, n’est pas forcément ce que je connais le mieux. J’ai adoré écrire les passages autour de ce thème et je me suis étonnée moi-même de pouvoir donner voix si facilement à la passion de Sam, de Diane, de Gribouille et de leur permettre de s’exprimer avec autant de fluidité sur un sujet que je ne maîtrise pas vraiment. Bien sûr j’ai fait des recherches, bien sûr j’ai pu me documenter, mais finalement cette partie du roman qui vous parait si crédible et si vraie est venue simplement, un peu comme par magie. Sam, notamment, est beaucoup venu me parler la nuit !

Quel a été l'élément déclencheur de cette histoire ?


J’ai déjà expliqué que j’ai commencé l’écriture de ce roman lorsque j’avais une vingtaine d’années. A cette époque là j’étais en plein dans un cursus de sciences médico-sociales et je m’intéressais beaucoup à la littérature sociétale, aux problèmes liés à l’enfance, à l’adolescence, à la famille. Je suppose donc que l’étude de ces problématiques a eu une première influence sur le sujet de départ d’Amère. En fait ce que je voulais traiter c’était le devenir d’un enfant auprès d’un couple qui s’aime trop. Je me demandais si l’amour absolu des parents ne pourrait pas être aussi, voire plus destructeur, que leur discorde ou leur guerre intestine pour l’enfant qui en était issu. Comment arriverait-il à trouver sa place ? A exister ? A se faire aimer ? C’était mon postulat de départ. Ensuite, l’histoire s’est construite d’elle-même.


Quel parcours vous a mené à l'auto-édition ? 


J’ai écrit au départ ce roman pour moi. Sans autre ambition. Je m’étais vraiment fixé pour but de le terminer par satisfaction personnelle, pour aller au bout de ce projet, de cette passion de toujours. Pour ne pas avoir à me reprocher un jour d’avoir laissé tomber.

Puis lorsqu’il a été terminé, j’ai pensé que ce serait bête de ne pas le confronter à l’avis des lecteurs. L’auto-édition étant plus facile d’accès que les maisons d’éditions traditionnelles, j’ai voulu tenter pour voir. Et puis, surprise mais galvanisée par les premiers retours, je me suis laissé emporter par le souffle, par l’élan, par l’envie de petit plus, toujours plus, jour après jour. C’est une aventure qui se poursuit étape par étape. Et chaque étape franchie en appelle une autre.



Dans votre roman il y a peu d'hommes et seulement deux qui ont un rôle positif. Leur place est très secondaire dans le roman, pour quelles raisons ?


Oui c’est vrai ! Je ne leur ai pas laissé beaucoup de place. Les pauvres ! Et en même temps, ils sont tellement essentiels dans ce roman. C’est très paradoxal en fait !

Les hommes sont un peu les seconds rôles de cette histoire, mais tout tourne pourtant autour d’eux.

Car ces femmes sont ce qu’elles sont, font ce qu’elles font pour l’amour de ces hommes là ! Ils sont le centre de leurs vies ! Ils sont encensés, aimés follement ! Ils sont quasiment des muses (mon côté féministe ressortirait-il ?). Ils subissent un peu c’est vrai, ils sont un peu victimes aussi c’est vrai mais les lecteurs ne leur reprochent jamais rien alors que mes héroïnes divisent et s’en prennent plein la tête ! Je pense aimer beaucoup les femmes, je les admire et elles m’inspirent énormément. Il me plaît de les avoir rendues fortes et instigatrices dans Amère. Mais je ne minimise pas leurs défauts, ni leurs failles, ni leurs bêtises ou leur cruauté ! Elles souffrent beaucoup dans le roman et avancent en affichant clairement leur côté noir, destructeur, parfois détestable qui les désacralise beaucoup tout de même! J’aime aussi les hommes bien sûr. N’ai-je pas fait d’eux des objets (le mot est-il bien choisi ?) essentiels d’amour ? Mais je les pose aussi en petite chose fragile et insignifiante. Oui, j’avoue.

Ce n’est pourtant que momentané vous le remarquerez, puisqu’ensuite je leur rends leur place d’hommes, les fais se réveiller, ouvrir les yeux et s’unir pour mettre un terme à ce dramatique destin familial. C’est compliqué non ? Ambivalent en tous cas. Je commence à saisir pourquoi ce roman a été qualifié d’atypique finalement. Mais l’ambivalence permet des histoires peu communes et l’envie de s’y pencher et de les analyser. Je crois que c’est vraiment ce qui me plait le plus.


Merci beaucoup d'avoir répondu à ces questions, à bientôt


Merci à vous Charlie. C’est la première fois que je réponds à une interview où les questions ont été façonnées spécialement autour du roman et de ses problématiques. C’est très appréciable. Vraiment. Merci beaucoup !



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